Comment concilier liberté d’aller et venir et sécurité en EHPAD ?

Comment concilier liberté d’aller et venir et sécurité en EHPAD ?

Cette question, tout professionnel travaillant en établissement médico-social se la pose un jour. Elle a constitué le thème d’une conférence organisée par la Maison de Moncontour le 5 novembre, à l’attention des équipes et des familles.

Aujourd’hui, les résidents en EHPAD, notamment ceux présentant des altérations de leurs capacités cognitives, demeurent très majoritairement privés de leur liberté d’aller et venir. Les portes fermées (verrouillées par code d’accès) des unités de vie « protégées » en sont l’une des illustrations les plus frappantes.

Cette situation, renforcée par la crise sanitaire, a été dénoncée par le Défenseur des Droits dans son rapport sur « les droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en EHPAD » de mai 2021. Au-delà de cette approche juridique, la privation de liberté offre aux personnes âgées un environnement anxiogène, altérant leur autonomie et majorant la manifestation des troubles de l’humeur.

Appuyée à la fois sur des éclairages éthiques et scientifiques, ainsi que sur des retours d’expérience locaux et internationaux, la conférence organisée par la Maison de Moncontour a permis d’aborder les raisons d’une nécessaire évolution de l’approche de la liberté dans les établissements médico-sociaux, et d’entrevoir des pistes de solutions à travers des expériences réussies.

Merci à Kevin Charras, Directeur du Living Lab Vieillesse et Vulnérabilité et Président du Gérontopôle de Bretagne, Nicole Poirier, instigatrice de l’approche Carpe Diem pour l’accompagnement des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer, et à Soeur Honorine, mère supérieure de la communauté de Moncontour, pour leur contribution à cette réflexion, ainsi qu’aux équipes de la Maison de Moncontour et de la Maison Sainte-Anne  pour leurs témoignages.

La Maison de Moncontour s’engage dans une dynamique de transformation de son approche de l’accompagnement des personnes désorientées, où la liberté est un principe fondamental et intangible. Les portes des deux unités accueillant des personnes désorientées seront ouvertes début 2025, après un travail d’évolution de l’environnement de vie et des modes d’accompagnement des habitants, axés autour de la vie domestique. Cette dynamique conduira à préparer la vie dans les futures Maisons d’Yffiniac en 2027.